Polyamour, union libre, vie séparée, l’avenir du couple?

par Véronique Kohn

« Polyamour, union libre, vie séparée : quel couple aujourd’hui ? »

 

ou Vive les nouveaux modèles amoureux qui pointent leur bout de nez de façon officielle et assumée depuis une dizaine d’année.

 

Mais qu’en est-il vraiment?

Est-ce que ces modèles en apparence ouverts, prêchant pour la liberté et l’épanouissement de chacun au sein de la relation sont-ils si ouverts que cela?

J’aimerai interroger ici les nouveaux modèles qui présentent une attirance pour certains de nos contemporains, qui s’adressent à des esprits ouverts, libres et solides en eux même, à l’instar du mariage traditionnel qui inclut la règle d’exclusivité sexuelle, de territoire commun dans un quotidien pour privilégier le sentiment de famille unie.

 Ce succès  en terme de  modèles nouveaux et ouverts présente pourtant beaucoup de limites, de contraintes à cause de leur complexité émotionnelle, mais il y a, à mon sens beaucoup de zones aveugles tant que cela reste un idéal relationnel non expérimenté.

 

Le polyamour : un modèle séduisant pour les amoureux de l’Amour inconditionnel et les épris de liberté.

C’est un modèle très très romantique, tout le monde s’aime, sans hiérarchie, et plus on aime plus on est censé recevoir. C’est loin du concept de la polysexualité ou on ne fait que consommer des rapports sexuels sans coeur.

Et oui, que prêche le polyamour?

 

le polyamour reconnaît et accepte la possibilité d’aimer plusieurs personnes à la fois de manière consensuelle.

 Il vise l’amour inconditionnel , c’est le fameux « je t’aime pour qui tu es, je ne te demande pas de changer » et si je suis frustré par certains aspects de ta personnalité alors je peux trouver d’autres partenaires plutôt que d’exiger que tu changes et/ou de me séparer de toi. Ils partent du principe qu’une personne ne peut pas répondre et combler tous les besoins.

La liberté : on n’a pas le droit de posséder un individu autant un homme qu’une femme. « Tu es libre de faire ce que tu veux de ta sexualité et de tes sentiments », « tu ne m’appartiens pas. »

Un suivi possible amoureux et/ou sexuel : les partenaires peuvent possiblement établir des « love affairs » autant affectives que sexuelles, suivies ou pas dans le temps. 

Le consentement : on contractualise, on est d’accord de pouvoir avoir d’autres partenaires.

L’authenticité : on se parle en vérité, chacun sait qu’il y a d’autres partenaires (on les nomme les métamours).

Une communication régulière : la communication est le vecteur du succès, avec des moments réguliers, cadrés, d’écoute des vécus et sentis sans interférence. 

 

Les aspects positifs sont ceux de l’exploration,  exploration de soi d’abord : on se découvre à travers différentes personnes sur des angles que l’on n’aurait pas pu aborder en étant qu’avec une seule. Puis, exploration des autres univers des personnes fréquentées de façon intime, une façon de s’enrichir. 

L’obligation de travailler à la communication, il y a de telles difficultés quand on rajoute des relations intimes affectives et émotionnelles à celles existant déjà, qu’il faut apprendre les techniques de communication non violente et les mettre en pratique.

Le shoot à l’énergie, les moments fusionnels liés à l’énergie des nouvelles relations boostent, être amoureux plus souvent, rempli et nourri, on se sent plus aimé, plus valorisé quand tout marche bien !

L’estime de soi gonfle, on est en mode séduction, c’est bien pour ceux qui aiment plaire et recevoir des signes de reconnaissance positifs, tendresse, sensualité, regards attentifs.

Mais si les partenaires commencent à rivaliser sur leur place dans le coeur d’untel, ça devient plus energivore qu’autre chose, cela donne d’interminables discussions sur le devoir de rassurer l’un ou l’autre.

 Pas simple à faire comprendre quand les aspects purement biologique de notre cerveau mammiférien devient possessif.

 

 

 

Les aspects contraignants : beaucoup de temps passé sur la gestion des relations, agendas, organisation, concertation pour gérer la jalousie des uns et des autres du au fait de ne pas avoir le sentiment d’être le chouchou.

Au départ, il semble y avoir un enthousiasme à se réjouir pour l’autre de le voir heureux avec nous ou une autre personne ! Sur le papier, on est tous d’accord que lorsqu’on aime on a envie de contribuer à  faire  son bonheur.

Encore faut-il y arriver en le partageant.

Certains gèrent mieux la jalousie que d’autres, on  n’est pas égaux sur cette question, cela à à voir avec nos manques affectifs de l’enfance, nos limites.

 

 

Vous avez compris, c’est un modèle fait pour les idéalistes, les causes sont nobles : amour profond et échange authentique, c’est fait pour  ceux qui ont envie d’explorer autre chose que le modèle traditionnel qui apparait un peu ringard avec sa clause de fidélité pour toujours et qui ne fonctionne pas tant que ça vu tous les divorces. 

Et vous avez interêt à avoir le coeur solide, tant que vous n’êtes pas très amoureux, il est plus simple de partager, que quand vous ne l’êtes pas. 

 

L’union libre L’union libre se réfère généralement à une relation dans laquelle un couple choisit de vivre ensemble et de partager leur vie sans être légalement marié. De cette union, les partenaires peuvent partager des responsabilités parentales ou financières ou encore vivre ensemble mais sans les formalités du contrat de mariage.

Un autre modèle plus allégé que le mariage en apparence, vu qu’on a l’impression que l’on peut se désengager vite fait.

Mais justement tout est là, le symbole du mariage donne un poids au sentiment de se sentir engagé, pour le meilleur et pour le pire. Et cette légère insécurité qui est sous jacente à ce modèle, va permettre à la fois de ne pas se sentir enchaîné, enfermé mais aussi moins clairement engagé que dans une relation où on se donne une direction dans le temps pour le meilleur et pour le pire.

 

 

 

L’union libre est plus proche du mariage tout de même que le polyamour, on ne remet pas en question ici la question de l’exclusivité, c’est plus une forme de CDD un peu plus réaliste et pragmatique que ceux qui optent pour le mariage qui visent le CDI en amour.

 

Alors que penser du modèle vie séparée? 

Une façon d’envisager la relation de couple en s’imaginant n’y trouver  que les bons côtés. 

Le principe : on vit chacun chez soi et on ne se voit que pour les bons moments. 

C’est une formule qui convient pour les couples à distance qui se rencontrent et qui n’ont pas décidé de tout changer pour prendre le risque de déménager et de se mettre ensemble. Ou pour défendre l’idée que l’on respecte ses rythmes de ne pas tout partager ensemble.

On est censé y faire moins de compromis. 

Ou encore pour les femmes qui s’y retrouvent bien  pour ne plus avoir à consacrer du temps sur la logistique couple/famille. Et le principe de ne pas choisir de vivre sous le même toit, est une façon d’ honorer  le romantisme des retrouvailles. 

 

On peut défendre la thèse inverse, que rien ne vaut  les petits gestes du quotidien.

Que la profondeur apparait dès lors que l’on partage plus de temps ensemble.

 

C’est le plus souvent le modèle plébiscité après divorce par les cadres moyens.

 

Conclusion : 

Ces trois modèles ouverts , sont bourrés de concepts idéalisants. On courre après l’authenticité, le bonheur individuel au sein du couple, plus de romantisme, plus de passion, moins de proximité, de jalousie à gérer .

Et surtout garder les possibles ouverts.

Et comme tous nos idéaux, si on n’est pas à la hauteur de les tenir, ça peut vite devenir un enfer.

 

Mais il faut comprendre que la liberté ne se trouve pas là où on la croit, c’est à dire dans les modèles qui sont soit disants ouverts en apparence, qui donnent des permissions , elle est quand on décide de s’engager dans une direction que l’on choisit et non que l’on subit. C’est dans un cadre que l’on se fixe que l’on trouve de la sécurité. 

Ce qui revient au sentiment d’avoir le contrôle. 

Que ce soient ces trois modèles ouverts ou le modèle traditionnel du mariage, on n’a pas plus de contrôle dans un modèle que dans un autre. C’est juste une impression.

le 2 février 2024 veronique kohn

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