La sieste de l’autre : quand nos blessures parlent à travers nos jugements
« Mon compagnon fait la sieste l’après-midi, et ça m’énerve. » Derrière cette phrase anodine se cache un océan de croyances : sur le temps, la valeur personnelle, et surtout… sur nous-mêmes. Ce qui nous agace chez l’autre est rarement lui – c’est notre propre juge intérieur qui parle.
Dans cette vidéo (à découvrir ici), j’explore comment un conflit apparemment trivial peut devenir une porte d’entrée vers une liberté nouvelle : celle de questionner nos héritages, nos peurs, et notre rapport au repos. Car si la sieste de l’autre nous dérange, c’est peut-être parce qu’elle réveille en nous un enfant qui n’a jamais eu le droit de souffler.
1. Le conflit : quand la sieste devient un champ de bataille
« Tu perds ton temps ! » – Cette phrase, si souvent pensée (ou dite), en dit long. Elle révèle une croyance profonde : le temps doit être utile, visible, mesurable. Mais d’où vient cette obsession ?
Pour beaucoup, elle plonge ses racines dans l’histoire familiale : – « Chez nous, on ne châomait pas : il fallait travailler pour survivre. » – « Mes parents m’ont toujours répété : ‘Un jour de perdu, dix de retrouvés’… mais les jours ‘perdus’ à se reposer, eux, n’ont jamais été comptabilisés. » – « J’ai appris que mon valeur dépendait de ce que je produisais. »
Ces messages, intériorisés dans l’enfance, deviennent des lois internes : des « il faut » qui dictent notre rythme, même quand la vie ne l’exige plus. Résultat ? Nous projetons ces attentes sur notre partenaire… et le conflit éclate.
Question clé : Et si ce qui m’irrite chez l’autre était en réalité ce que je m’interdis à moi-même ?
2. L’altérité en pratique : et si l’autre avait raison ?
Dans un couple, l’art de l’altérité consiste à reconnaître que : ✅ Ce qui est vrai pour moi ne l’est pas forcément pour l’autre. ✅ Ses besoins ne sont pas des attaques contre les miens. ✅ Son repos n’est pas une insulte à ma productivité.
Pourtant, quand notre partenaire s’allonge pour une sieste, notre cerveau active souvent un scénario catastrophique : « S’il se repose, c’est qu’il ne m’aide pas assez. » « Il est égoïste. » « Je suis seule à porter le poids des responsabilités. »
Mais et si, au lieu de juger, nous interrogions nos propres résistances ? – « Pourquoi est-ce que je ne me permets pas de pauses ? » – « Qu’est-ce que je crains si je m’arrête ? » (L’échec ? Le jugement ? La perte de contrôle ?) – « Est-ce que je confonds ‘être utile’ et ‘avoir de la valeur’ ? »
Exercice : La prochaine fois que votre partenaire prend un temps pour lui, observez votre réaction sans agir. Notez : – Quelle émotion monte (colère ? tristesse ? jalousie ?). – Quelle pensée automatique surgit (« Il/elle ne m’aime pas assez pour… »). – À quel moment de votre vie avez-vous entendu cette critique pour la première fois ?
3. La science du « ne rien faire » : pourquoi notre cerveau en a désespérément besoin
Notre société glorifie l’hyperactivité, mais les neurosciences le confirment : les moments de pause sont essentiels à notre équilibre.
🔹 Le mode « réseau par défaut » : Quand nous rêvassons, notre cerveau active des zones liées à la créativité, la mémoire et la résolution de problèmes. C’est dans ces instants que naissent les idées géniales (comme la théorie de la relativité d’Einstein, venue lors d’une pause !).
🔹 La prévention du burn-out : Sans temps de récupération, le cortisol (hormone du stress) s’accumule, menant à l’épuisement. La sieste de 20 minutes réduit le stress de 30% (étude de la NASA).
🔹 La consolidation des apprentissages : Pendant le sommeil (même court), le cerveau trie et stocke les informations de la journée.
Pourtant, nous comblons ces vides avec des distractions toxiques (scrolling, séries, travail compulsif)… comme si le néant nous terrifiait.
À méditer : « Et si le ‘ne rien faire’ était en réalité le travail le plus important ? »
4. Désamorcer le juge intérieur : 3 étapes pour retrouver la légèreté
Étape 1 : Identifier le « parent persécuteur »
Ce sont ces voix qui murmurent : – « Tu devrais en faire plus. » – « Tu n’es pas à la hauteur. » – « Les autres comptent sur toi, tu n’as pas le droit de lâcher. »
Exercice : Écrivez ces phrases dans un carnet, puis demandez-vous : – « À qui appartient cette voix ? » (Un parent ? Un professeur ? La société ?) – « Est-ce que je veux vraiment vivre selon cette règle ? »
Étape 2 : Le remplacer par un « parent protecteur »
Imaginez une version bienveillante de vous-même qui vous dit : – « Tu as le droit de te reposer. » – « Ta valeur ne dépend pas de ta productivité. » – « Parfois, ‘assez’ est déjà parfait. »
Rituel : Avant de dormir, listez 3 choses que vous avez ‘bien faites’ aujourd’hui – même si c’est « j’ai pris 10 minutes pour boire un thé en conscience ».
Étape 3 : Réapprendre à danser avec les contraintes
Plutôt que de lutter contre le « il faut », intégrez des micro-plaisirs : – Associez une tâche pénible à un moment agréable (ex : écouter un podcast en faisant la vaisselle). – Créez des rituels de transition (5 respirations profondes avant de commencer le travail). – Autorisez-vous des pauses « inutiles » (regarder les nuages, dessiner sans but).
5. Le couple comme laboratoire de liberté
Ce conflit autour d’une sieste est une métaphore des dynamiques amoureuses : – Ce qui nous irrite chez l’autre est souvent ce que nous refusons en nous. – Aimer, c’est accepter que l’autre ait des rythmes différents. – La vraie intimité naît quand on ose montrer ses vulnérabilités (« J’ai peur de m’arrêter, et toi ? »).
Et si, au lieu de voir la sieste comme une trahison, nous la voyions comme une invitation ? – Une invitation à ralentir. – Une invitation à questionner nos automatismes. – Une invitation à choisir la légèreté.
Pour aller plus loin : et vous, quel est votre « jugement-sieste » ?
👉 Regardez la vidéo associée (ici) pour approfondir avec des exemples concrets et des outils pour transformer ces conflits en opportunités.
💬 Partagez en commentaire de ma vidéo : – « Quelle habitude de votre partenaire vous irrite… et que révèle-t-elle de vous ? » – « Quel ‘il faut’ aimeriez-vous abandonner aujourd’hui ? »
Parce que le bonheur ne se mesure pas en tâches accomplies, mais en moments vécus – avec ou sans sieste. 🌿 « `