Mes confidences, mes prises de conscience du mois pour commencer :
Cette fois c’est sur les décalages de valeurs, ou de la difficulté de s’aimer avec nos différences, qui m’a crée bien des tensions et fait réfléchir, et je me suis dit que vous pouviez vous aussi en souffrir puisque c’est très fréquent.
Je me disais même que dès lors que l’on se met en couple, peu après la phase d’enthousiasme totalement projective (que j’adore d’ailleurs même si je sais très bien que c’est totalement fantasmatique), on avait forcément à frayer avec cette différence de valeurs. L’amour c’est regarder ensemble dans la même direction nous dit le petit prince, mais justement quand nos valeurs font le grand écart, on regarde peut-être dans la même direction mais on ne voit pas du tout la même chose !
Vous êtes dans la nature, vous regardez l’environnement, la manière dont les différentes espèces, animales et végétales cohabitent. Si vous êtes de droite, vous voyez la confirmation de la sélection naturelle par la compétition, si vous êtes de gauche vous êtes attentif à tous les jeux de solidarité et de collaboration entre espèces.
Et alors là ça crise, ça crispe ! Voir ça peut même nous heurter tellement qu’on pourrait devenir hautain et mépriser celui ou celle qui ne pense pas comme nous.
Je me trouvais bien contradictoire ce mois-ci avec mon partenaire : Une partie de moi l’aime au delà de tout et une autre pas du tout ; s’énerve dès qu’il me fait le reproche de ne pas l’écouter à la hauteur de ses besoins, (qui parle de son insécurité de ne pas avoir assez d’attention), ou quand il me reproche d’être une adepte du détachement, c’est à dire d’avoir des avis relatifs : pour toi , « tout est tout est vrai, tout est faux » me reproche t-il ,(je me reconnais bien là d’ailleurs).. alors que pour lui, il faut au contraire avoir des idéaux et s’y engager.
Guerre d’idéologie, ça a engendré une rupture cette affaire…
Je vous en parle parce que je prônais la dernière fois la persévérance en amour, vous voyez ce n’est pas gagné ! Même moi qui a l’air d’être une experte avec mon parcours, j’avais envie de tout lâcher et lui qui disait qu’il était quelqu’un d’engagé donc de persévérant a fini par me lâcher… on est bien des êtres contradictoires tout de même !
Quand les écarts de valeurs sont trop grands, traduisez : « ce qui compte pour moi ne compte pas pour toi », le réflexe est de juger, de vouloir avoir raison, ou de spolier l’autre de sa carte.
Autres exemples qui me viennent à l’esprit d’écarts de valeurs que j’ai entendu ce mois chez mes patients : les manières trop différentes de gérer l’éducation des enfants, ou l’un qui est fana du chamanisme et qui reproche à l’autre d’être trop matérialiste (l’elfe et le business man), l’un qui est exclusif l’autre épris de liberté, l’un friand de sexe, l’autre de réalisations existentielles.
Marshall Rosenberg, avait un jour dit que souvent dans les couples : soit on s’enferre dans le « j’ai raison tu as tort », en voulant rallier l’autre à sa cause, soit on prend note de la différence et on n’en fait pas une affaire d’état.
Ma conclusion du mois sur l’acceptation de la différence, c’est de pouvoir voir combien c’est difficile de s’aimer quand les besoins , les gôuts, les valeurs sont différents et en même temps, voir comment on peut s’en enrichir parce que c’est complémentaire aussi, ou lâcher l’envie qu’il voit, sente et pense comme nous.