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Psychologue, psychothérapeute, conférencière et formatrice
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Mes confidences suite :
Je cours après deux choses depuis que j’ai 13 ans, un homme qui serait là pour moi, qui s’accorderait parfaitement pour me procurer moult satisfactions, pour me guérir d’une anxiété pernicieuse, et l’autre chose c’est l’autonomie affective, et si je globalise, je cours après une quête de la liberté intérieure.
Si je regarde bien, ce qui se trouve derrière la liberté c’est le désir de ne pas s’agripper, de ne pas faire dépendre mon bonheur d’un autre sur qui je n’ai aucun contrôle.
Sauf que mon désir de m’attacher, de faire couple avec un grand C m’empêche de me sentir indépendante. Au contraire je me vois dire ou faire exactement l’inverse de ce que j’ai décidé deux minutes avant. Je passe très vite d’une sorte de dépendance à « puisque toi tu ne veux pas ce que je veux, je ne veux plus être avec toi ! Na » dit l’Enfant Rebelle en moi.
Le nombre de patients que je retrouve à osciller comme moi entre le désir de la relation durable et de l’indépendance est typique de notre époque. Le mythe de la complétude par le biais du couple fait succès au cinéma et le mythe de l’indépendance fait succès dans tous les livres de développement personnel.
Le rêve de faire couple avec enfin la bonne personne et de construire avec elle de façon durable se repose sur le postulat que j’entends souvent : nous sommes faits pour aimer et être aimé il n’y a que l’amour qui vaille la peine d’être vécu dans ce monde de brutes.
Mais en plaçant ce postulat au premier plan, je ne crée pas les conditions pour l’amour du silence, l’amour de la solitude, l’amour du rien, qui ne dépend pas des circonstances, l’exact inverse de ce que je cherche dans la relation qui me procure le doux et le plein quand c’est bon.
Mes patients qui s’accrochent à l’idée de trouver la bonne personne sont incapables de savourer la douceur de ce qui est présent maintenant surtout s’ils ne lâchent pas Radio Mental qui dit « c’est 100 fois mieux si elle était là ! »
Je me suis tellement confrontée à ce schéma mental piégeux, empreint des contes du prince charmant et probablement des mythes religieux, que je mets parfois moins d’énergie sur la quête de la liberté intérieure sauf quand j’arrive au quatrième dessous, suite à des moments de tensions relationnelles insupportables.
Là je reprends mes esprits, pour chercher les voies de la sagesse, de la modération, de la sérénité.
J’ai commencé à entendre parler du doute sur ce postulat : ai-je vraiment besoin d’aimer et d’être aimé, un grand moment dans ma vie, d’interroger ça, de coller plus près au réel de chaque instant, de me rendre compte qu’au final en tant qu’adulte j’ai beaucoup plus de moyens pour savourer les petits moments du quotidien, sans l’homme de mes rêves, que je qualifie de si spécialement attractif à mes yeux.
J’ai apprivoisé la solitude, en acceptant la partie de moi qui sera toujours inconsolable, qui traînera cette solitude existentielle dans un bain de foule, entre amis, avec le meilleur amant/amour aussi.
Je reste vigilante quand je me vois repartir dans mes états mentaux liés aux circonstances, un veilleur bienveillant s’allume. Ce qui ne m’empêche pas de savourer pleinement quand par hasard un homme se glisse au travers de ma route pour faire un chemin en couple, mais ce n’est pas à n’importe quel prix.
Mes confidences suite : le constat : j’ai toujours été une grande amoureuse ! Comme beaucoup d’entre vous d’ailleurs.
Mais en répondant à une interview ce mois sur c’est quoi l’amour pour toi, j’en ai conclu que je courrais après l’amour Absolu, ce désir de faire vivre l’amour avec un grand A.
Il m’arrive de le saisir dans un moment de grâce comme dans un tableau de maître, c’est de l’ordre du beau et de l’éphémère.
Dès que je touche l’Amour, immédiatement après, je touche le manque d’amour qui règne dans nos vies en général, le manque d’amour et de respect de nous-mêmes tout d’abord, la place de la violence gratuite faite sur les autres, les animaux, la médisance, les a-prioris, le mendiant de l’amour qui veut son shoot amoureux ou sexuel, nos dépendances aux uns et aux autres pour supporter cette vie souffrante dans la dureté du réel.
Je remarque combien c’est piegeux et orgueilleux de se prendre pour un guerrier de l’amour ou un baba cool qui veut augmenter , faire rayonner l’amour dans ce monde, il y a tant de post sur les réseaux sociaux qui circulent autour de cette idée de devenir un être de lumière, ex : je me missionne pour faire vivre l’amour, j’idéalise Amma, Mère Théresa ou je ne sais quelle idole de l’amour sacré.
Je m’interroge sur cette niaiserie qui a le goût chamallow, et je me dis que le désamour a sa place, l’amour terrestre a le goût de l’amour avec ses limites, comme une pièce de monnaie avec pile et face, si je veux pile je me confronte à face.
Je touche alors le petit humain que nous sommes, avec l’amour de cette forme limitée du moi. Adieu la grandiosité, retour à l’humilité, à l’inclusion .
Ce que je peux changer, je le change ce que je ne peux changer je lâche prise (Marc Aurèle ).
Quel délire égotique de se confier une mission toujours orientée sur la bienveillance, le positif, la compassion, c’est complètement extrémiste c’est oublier le côté face de la pièce de monnaie, c’est laisser exister le tragique de l’existence, le pessimisme, la violence dont on se sait se débarrasser, toute la petitesse de ce que nous ne contrôlons pas.
C’est beau d’avoir un idéal mais dans l’excès ça peut être un manque d’amour de notre humanité ; le nazime ou le communisme sont nés d’un excès d’utopie ne l’oublions pas, Si notre volonté de faire rayonner l’amour est trop exigeante ou radicale, elle se transforme en haine de soi, on n’est jamais à la hauteur de nos idéaaux.
C’est ok de faire de son mieux, mais quid quand ces fonctionnements nous empêchent d’aimer notre humanité, je ne fais pas la critique de ceux qui se mettent en quête écologique ou de vouloir faire le bien de l’humanité, mais de ceux qui oublient de composer avec notre fragilité et nos limites
Confidence pour confidence, ce mois-ci je remarque que je vais bien ! (et c’était pas gagné si vous avez suivi les aventures du mois dernier où je relatais qu’un de mes partenaires m’avait quittée.)
En passant, merci à vous, toutes et tous qui m’avez adressés des messages de sympathie et de soutien, c’était vraiment chou de votre part.
Ceci dit, ce n’était pas mon partenaire principal mais tout de même, « un de perdu, un de perdu, » c’est étrange comme certains imaginent que les polyamoureux ne souffrent pas lorsqu’ils perdent un partenaire parce qu’il y a tous les autres, soi-disant qui jouent les remplaçants, et bien non pas du tout ! Chaque histoire d’amour est unique, singulière et précieuse.
Je me demandais comment je faisais pour aller aussi bien alors que c’est l’hiver, qu’auparavant quand je subissais une rupture, je sentais le manque, à chaque fois je me disais qu’il était irremplaçable, qu’il n’y en aura plus jamais un de cette trempe, etc etc..vous savez très bien, pour tous ceux qui ont eu des ruptures, ô combien nous avons tendance à ne garder en mémoire que les bons souvenirs ..
Alors, pourquoi je vais bien ? Je me suis questionnée là dessus.
En fait, j’ai moins d’attentes vis à vis de la relation.
Ça se passe exactement comme je veux, chouette ! Je profite à fond, ça ne passe pas comme je veux, je me sens agacée ou triste mais cet agacement ne reste pas longtemps, surtout quand je compare à d’autres moments où j’étais crispée par la jalousie, la frustration, le manque.
Dans un premier temps, j’ai cru que c’était mieux en ce moment parce qu’enfin j’avais su trouver un équilibre entre mes temps de solitude appréciable et les moments à deux.
Mais dans un deuxième temps, mon compagnon qui s’est formé aux mêmes approches que moi, me faisait remarquer qu’un système nerveux régulé permet justement de mieux gérer les hauts et les bas.
Alors qu’est-ce qu’un sytème nerveux régulé ? C’est un système dont la stabilité s’est amélioré et qui permet de gérer des émotions et des situations plus intenses.
Comment j’ai régulé ?
En prenant davantage soin de moi, en mettant l’accent sur des ressources et en désactivant mon driver « fais des efforts », en élaguant pas mal de choses dans l’agenda, en veillant à laisser plus de place à ce qui me fait du bien, ce qui me ressource. Pas si simple, j’ai du lâcher pas mal de peurs et d’habitudes avant d’élaguer.
Et c’est le fait de faire plus que ce que j’aime et moins ce qui me contraint qui réorganise mon système nerveux, et qui me crée cette impression d’avoir moins d’attentes. Je n’ai pas pris des cours pour lâcher prise, ça ne marche pas, quand on s’occupe de réguler sa physiologie ça se fait tout seul et c’est ce que j’avais envie de vous témoigner.
Le nombre de femmes ou d’hommes affectés que je reçois qui sont terriblement tristes dans les moments de ruptures, qui vivent le manque comme une drogue c’est incroyable, je comprends car je suis passée par là, mais c’est en attaquant le problème par un autre angle que ça s’est arrangé. Se focaliser spécifiquement sur l’histoire amoureuse est une erreur, il faut voir globalement comment ça va dans la vie, au fond c’est très stoïcien.
Epictète disait il y a fort longtemps : il y a des choses qui dépendent de nous et d’autres qui ne dépendent pas de nous.
C’est donc en agissant sur ce qui dépend de nous, c’est pour cela que je mets toujours l’accent sur notre enfant blessé pour apprendre à y prendre soin !
Cette fois c’est sur les décalages de valeurs, ou de la difficulté de s’aimer avec nos différences, qui m’a crée bien des tensions et fait réfléchir, et je me suis dit que vous pouviez vous aussi en souffrir puisque c’est très fréquent.
Je me disais même que dès lors que l’on se met en couple, peu après la phase d’enthousiasme totalement projective (que j’adore d’ailleurs même si je sais très bien que c’est totalement fantasmatique), on avait forcément à frayer avec cette différence de valeurs. L’amour c’est regarder ensemble dans la même direction nous dit le petit prince, mais justement quand nos valeurs font le grand écart, on regarde peut-être dans la même direction mais on ne voit pas du tout la même chose !
Vous êtes dans la nature, vous regardez l’environnement, la manière dont les différentes espèces, animales et végétales cohabitent. Si vous êtes de droite, vous voyez la confirmation de la sélection naturelle par la compétition, si vous êtes de gauche vous êtes attentif à tous les jeux de solidarité et de collaboration entre espèces.
Et alors là ça crise, ça crispe ! Voir ça peut même nous heurter tellement qu’on pourrait devenir hautain et mépriser celui ou celle qui ne pense pas comme nous.
Je me trouvais bien contradictoire ce mois-ci avec mon partenaire : Une partie de moi l’aime au delà de tout et une autre pas du tout ; s’énerve dès qu’il me fait le reproche de ne pas l’écouter à la hauteur de ses besoins, (qui parle de son insécurité de ne pas avoir assez d’attention), ou quand il me reproche d’être une adepte du détachement, c’est à dire d’avoir des avis relatifs : pour toi , « tout est tout est vrai, tout est faux » me reproche t-il ,(je me reconnais bien là d’ailleurs).. alors que pour lui, il faut au contraire avoir des idéaux et s’y engager.
Guerre d’idéologie, ça a engendré une rupture cette affaire…
Je vous en parle parce que je prônais la dernière fois la persévérance en amour, vous voyez ce n’est pas gagné ! Même moi qui a l’air d’être une experte avec mon parcours, j’avais envie de tout lâcher et lui qui disait qu’il était quelqu’un d’engagé donc de persévérant a fini par me lâcher… on est bien des êtres contradictoires tout de même !
Quand les écarts de valeurs sont trop grands, traduisez : « ce qui compte pour moi ne compte pas pour toi », le réflexe est de juger, de vouloir avoir raison, ou de spolier l’autre de sa carte.
Autres exemples qui me viennent à l’esprit d’écarts de valeurs que j’ai entendu ce mois chez mes patients : les manières trop différentes de gérer l’éducation des enfants, ou l’un qui est fana du chamanisme et qui reproche à l’autre d’être trop matérialiste (l’elfe et le business man), l’un qui est exclusif l’autre épris de liberté, l’un friand de sexe, l’autre de réalisations existentielles.
Marshall Rosenberg, avait un jour dit que souvent dans les couples : soit on s’enferre dans le « j’ai raison tu as tort », en voulant rallier l’autre à sa cause, soit on prend note de la différence et on n’en fait pas une affaire d’état.
Ma conclusion du mois sur l’acceptation de la différence, c’est de pouvoir voir combien c’est difficile de s’aimer quand les besoins , les gôuts, les valeurs sont différents et en même temps, voir comment on peut s’en enrichir parce que c’est complémentaire aussi, ou lâcher l’envie qu’il voit, sente et pense comme nous.
C’est pour ça que je propose une conférence sur le couple et le burn out amoureux ce mois-ci .
Merci pour vos retours positifs au texte autobiographique que j’ai posté lors de la newsletter de septembre, cela me donne envie de continuer à échanger avec vous et de partager mes expériences.
Je me suis rendu compte que j’avais mis en avant le dévoilement (être authentique), et je disais combien cela avait été un tournant dans ma vie, je n’avais plus de réputation à tenir, je trouvais un regain d’audace dans ma façon de vivre, plus de malice, et plus de vitalité à ne plus stocker des tas de non dits.
Aujourd’hui, je voudrais mettre l’accent sur une autre qualité que je cultive et que j’ai à cœur de faire vivre dans la relation , c’est la valeur de la persévérance.
Vous allez me trouver désuète, à défendre ces valeurs du siècle dernier, à quoi bon persévérer quand on commence à trouver la relation compliquée, tordue, insatisfaisante.. ?
Et oui, justement, je me suis toujours positionnée pour être partenaire et travailler à la relation avec les hommes de ma vie, et pendant longtemps je mettais toute mon énergie pour qu’ils ne démissionnent pas même en cas de crise.
J’étais une grande déçue, ils lâchaient la relation avant moi pour la plupart.
Après j’ai compris qu’ils ne pouvaient pas faire autrement, ils étaient trop en stress, ou leurs systèmes de valeurs trop éloignés du mien. C’est justement quand on voit arriver ces écarts de valeurs ( qui surviennent lors de la deuxième étape après la fusion : l’étape de l’acceptation des différences ) que je dis toujours que c’est là qu’il faut faire acte de persévérance.
Le « je t’aime », ou « je ne t’aime plus » est à bannir, ça ne veut rien dire du tout ( j’avais du mal à le comprendre, s’il me disait je t’aime il ne devait pas partir ! )
Je pensais vraiment qu’il était sincère lorsqu’il disait qu’il m’aimait alors pourquoi son amour ne pouvait pas passer outre nos visions différentes ?
Après j’ai compris une fois pour toute que son prisme, ses valeurs, ses certitudes étaient ancrées, et que mon amour n’avait pas le pouvoir de les chasser. Surtout quand ça appuyait sur ses blessures.
Je n’ai jamais eu envie de lâcher les relations, j’ai en moi la notion du sentiment de co-responsabilité, d’engagement, de tout faire avant de lâcher le bébé avec l’eau du bain.
Ce qui fait que j’ai réussi à faire des couples long terme, avec les hommes qui étaient aussi des persévérants de la relation, et à être lâchée par ceux qui ne pouvaient pas rester.
Voilà, ce que j’avais envie de vous partager, vivre en vérité a changé ma vie j’en ai même fait un sujet de conférence, et persévérer en amour est une autre grande qualité qui est essentielle à mes yeux, qui m’a aidé à rester en amour pour moi, en amour pour l’autre et oser les conflits, les crises.
Persévérer c’est avoir l’intention de rester en lien et d’y voir plus clair dans nos automatismes, réactivités.
Ce que j’ai compris c’est que si je décide d’investir une histoire d’amour autant faire preuve de persévérance pour augmenter les chances de construire, sans fuir les obstacles . Venez partagez ça avec moi !
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